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Un semblant de présence



Les automobiles seront écrasées par les chiens...


--> Eduardo Galeano
"Du point de vue du hibou, de la chauve-souris, du bohémien et du
voleur, le crépuscule est l'heure du petit déjeneur."
 
"Nous allons porter les yeux au-delà de l'infamie, pour deviner un autre
monde possible. Un autre monde où:
l'air sera exempt de tout poison qui ne viendra pas des peurs humaines et
des passions humaines;
dans les rues, les automobiles seront écrasées par les chiens;
les gens ne seront pas conduits par l'automobile, ni programmés par
l'ordinateur, ni achetés par le supermarché, ni regardés par la télé; "


L’écrivain uruguayen Eduardo Galeano met à nu la réalité. Dans cette longue conversation avec le journaliste danois Niels Boel, il passe tout au crible: la mondialisation, la mémoire, l’identité culturelle, les luttes indigènes et... le football.

Ce n’est pas un phénomène nouveau mais une tendance qui vient de très loin. La mondialisation s’est considérablement accélérée au cours des dernières années suite au développement vertigineux des systèmes de communication et des moyens de transport. Elle est aussi la conséquence de la non moins vertigineuse concentration des capitaux à l’échelle mondiale. Mais ne confondons pas la mondialisation avec «l’internationalisme». On peut croire à l’universalité de la condition humaine, de nos passions, de nos peurs, de nos besoins, de nos rêves… Mais le «gommage» des frontières qui permet à l’argent de circuler librement est d’un tout autre registre. Une chose est la liberté des personnes; une autre, la liberté de l’argent.
Cette différence radicale apparaît clairement dans des lieux comme la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, qui n’existe pratiquement plus pour l’argent et les marchandises, mais qui se dresse comme une sorte de mur de Berlin ou de Muraille de Chine pour faire obstacle à la libre circulation des personnes.

L’autodétermination alimentaire
Le parfait symbole de la mondialisation, c’est le succès d’entreprises comme ’s, qui ouvre cinq nouveaux restaurants par jour aux quatre coins de la planète. Il y a pour moi plus significatif que la chute du mur de Berlin. C’est la queue que faisaient les Russes devant ’s, sur la Place Rouge à Moscou, au moment même où s’effondrait ce qu’on appelait le «rideau de fer» qui, vu la manière dont il s’est écroulé, était plutôt un rideau de papier. La «mcdonaldisation» universelle impose partout de manger dans du plastique. Mais, en même temps, le succès de ’s met à mal l’un des droits fondamentaux de l’homme, le droit à l’autodétermination alimentaire. Le ventre est une zone de l’âme. La bouche en est la porte. Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es. Se nourrir, c’est choisir une certaine façon de manger. La manière de cuisiner est un aspect important de l’identité culturelle. Elle ne dépend pas de la quantité de nourriture. Elle compte énormément pour les peuples pauvres ou très pauvres. Ils mangent peu ou presque rien, mais gardent des traditions qui font que ce simple acte de manger peu ou presque rien se transforme en une sorte de cérémonie.

Contre l’uniformisation
Le meilleur du monde, c’est qu’il contient plusieurs mondes. Cette diversité culturelle, qui est un patrimoine de l’humanité, s’exprime dans la façon de manger mais aussi dans la façon de penser, sentir, parler, danser, rêver.
Il existe aujourd’hui une tendance à l’uniformisation accélérée des modes de vie. Mais dans le même temps, les réactions de défense s’amplifient: les partisans des différences s’affirment et méritent d’être soutenus. Il faut faire ressortir les différences culturelles et non pas sociales, pour que l’humanité reste polychrome et ne se fonde pas en une seule couleur. Mais face à la déferlante de l’homogénéisation obligatoire, si certaines réactions sont très salutaires, d’autres relèvent parfois de la folie, comme le fanatisme religieux et diverses formes d’affirmation désespérée de l’identité. Ce que je crois, c’est que nous ne sommes absolument pas condamnés à un monde qui ne nous laisserait qu’une seule alternative: mourir de faim ou mourir d’ennui.

De l’identité en mouvement
L’identité culturelle n’est pas un vase précieux sagement enfermé dans la vitrine d’un musée. Elle est en mouvement, elle change sans cesse. Elle est en permanence défiée par la réalité, elle-même en mouvement perpétuel. Je suis ce que je suis, mais je suis, aussi, ce que je fais pour changer ce que je suis.
La pureté culturelle n’existe pas plus que la pureté raciale. Par chance, toute culture est le produit d’un mélange incluant des éléments étrangers. Ce qui définit le caractère d’un produit culturel — que ce soit un livre, une danse, une expression populaire, une façon de jouer au football — ce n’est jamais son origine mais son contenu.
Une boisson typique de Cuba comme le daïquiri ne contient rien de cubain: la glace vient d’ailleurs, de même que le citron, le sucre et le rhum. C’est Christophe Colomb qui a importé le sucre des îles Canaries. Pourtant, il n’y a rien de plus cubain que le daïquiri. Les churros andalous viennent d’Arabie, les pâtes italiennes de Chine. Aucun produit ne peut être qualifié ou disqualifié sur la base de sa seule origine. Ce qui compte, c’est ce qu’on en fait, et dans quelle mesure une communauté peut se reconnaître dans un symbole qui a à voir avec sa façon préférée de rêver, vivre, danser, jouer, aimer. Le bonheur du monde vient de là: de ces brassages incessants qui font naître de nouvelles réponses à de nouvelles questions.
Il existe cependant, actuellement, une tendance certaine à l’uniformisation — qui est le produit de la mondialisation à marche forcée. Cette tendance est liée en grande partie à la concentration des pouvoirs entre les mains des grands groupes de communication.

Un espoir: Internet et les radios communautaires
Le droit de s’exprimer — reconnu par toutes les constitutions — se réduit-il au simple droit d’écouter? N’est-il pas, aussi, le droit de dire? Mais qui a le droit de dire? Ces questions sont très profondément liées aux dégâts que subit aujourd’hui la diversité culturelle.
Les espaces de liberté dans le monde de la communication se sont trop rétrécis. Les groupes dominants de communication imposent non seulement une information manipulée et déformée mais aussi une vision du monde qui tend à devenir la seule possible. C’est comme si l’on réduisait les millions de facettes des yeux d’un insecte aux seules deux facettes centrales.
Ce qui apparaît aujourd’hui comme l’innovation la plus prometteuse, c’est Internet. C’est l’un des paradoxes qui alimente l’espoir. Internet est né de la nécessité d’articuler les plans militaires au niveau mondial. C’est dire que le réseau a été conçu pour servir la guerre et la mort. Or, il est aujourd’hui le champ d’expression de multiples voix, hier à peine audibles. De nouveaux réseaux de communication peuvent s’articuler grâce à cet outil.
Certes, Internet est également exploité à des fins commerciales et de manipulation. Mais le réseau a ouvert des espaces de liberté très importants pour la communication indépendante, qui a du mal à se frayer un chemin dans d’autres médias comme la télévision ou la presse écrite. Dans le domaine de la radio, la situation évolue également favorablement. Le développement des radios communautaires en Amérique latine encourage l’expression populaire. Parler aux gens n’est pas la même chose que les écouter parler, écouter les voix qui peuvent rendre compte de la réalité, quand elle peut être dite et quand le peuple exerce son droit à la libre expression.

De la fin et des moyens
Dans la Grèce antique, on ne condamnait pas seulement le meurtrier mais aussi le couteau. Quand un crime avait été commis, il était jeté dans le fleuve. Aujourd’hui, nous savons qu’il ne faut pas confondre les moyens avec les fins. Le drame en Amérique latine ce n’est pas que la télévision soit omniprésente, c’est que le modèle de la télévision commerciale nord-américaine se soit imposé. Nous n’avons rien appris du modèle européen d’une télévision orientée vers d’autres fins.
Dans de nombreux pays européens, comme l’Allemagne, le Danemark ou les Pays-Bas, la télévision remplit — certes moins qu’auparavant — une fonction culturelle très enrichissante et importante en s’appuyant sur son statut de service public. Ici, au contraire, en vertu du modèle nord-américain, est bon tout ce qui peut faire vendre et mauvais tout ce qui ne fait pas vendre.

Les luttes autochtones
L’une des nombreuses forces secrètes, des nombreuses sources d’énergie que recèlent les terres d’Amérique latine c’est leurs peuples, la renaissance des mouvements autochtones et l’extraordinaire vitalité des valeurs que ces mouvements incarnent. Ce sont des valeurs de communion avec la nature, des valeurs communautaires de partage et non pas d’envie. Des valeurs qui viennent du passé mais qui parlent au futur. Ces valeurs ont beaucoup à nous dire. Elles rencontrent un large écho car ce sont des valeurs que l’humanité tout entière se doit de retrouver car dans notre monde, au cours des dernières années, les liens de solidarité ont été gravement affectés et souvent rompus. Notre monde est centré sur l’égoïsme, le «sauve-qui-peut» et le «chacun-pour-soi».

L’Homme et la Terre
Cela fait cinq siècles que l’Amérique latine a été domestiquée, que la nature y a été séparée de l’Homme, enfin de ce qu’on appelle l’Homme mais qui inclut en réalité les femmes et les hommes. La nature d’un côté, les humains de l’autre. Le monde entier a connu ce divorce.
Beaucoup d’autochtones condamnés à être brûlés vifs pour idolâtrie étaient en fait ce qu’on appelle maintenant des écologistes. Ils pratiquaient en leur temps la seule écologie qui me semble valable: une écologie de communion avec la nature.
Communion avec la nature et esprit communautaire sont les deux clefs qui expliquent la survie des valeurs indigènes traditionnelles, malgré cinq siècles de persécutions et de mépris.
A l’origine et pendant des siècles, la nature était une bête féroce qu’il fallait dompter. Une étrange ennemie, une traîtresse.
Maintenant que nous sommes tous «verts» comme une publicité mensongère, qui est faite de mots et non de réalité, la nature est devenue quelque chose que l’on se doit de protéger. Mais dans un cas comme dans l’autre, qu’elle soit un objet de domination dont on peut tirer quelque gain ou un objet de protection, nous en sommes séparés. Il nous faut retrouver le sens indigène de la communion avec la nature. La nature ne se réduit pas au paysage, elle est en nous, elle vit avec nous. Je ne pense pas seulement aux forêts mais à tout ce qui touche à la conception sacrée que les indigènes américains avaient de la nature et qu’ils ont toujours. Sacrée au sens où tout ce que nous pouvons faire contre elle se retourne un jour contre nous.
Tous les crimes se transforment en suicides, comme le montre les grandes villes latino-américaines, ces mauvaises copies des villes du monde développé où il est pratiquement impossible de marcher et de respirer.
Nous vivons aujourd’hui dans un monde où l’air est empoisonné, l’eau empoisonnée, la terre empoisonnée. Mais surtout où l’âme est empoisonnée. Plaise au ciel que nous puissions nous ressourcer pour nous guérir.

De la mémoire comme catapulte
Dans Jours et Nuits d’amour et de guerre, je me demandais si la mémoire pouvait nous rendre heureux. Je n’ai toujours pas la réponse. Dans le roman d’une écrivaine nord-américaine, il est question d’un arrière grand-père qui rencontre son arrière-petit-fils. L’arrière grand-père n’a plus aucun souvenir. Il est devenu «gaga». L’arrière-petit-fils, lui, n’a pas encore de souvenirs car il vient de naître. En lisant ce roman, je pensais «voilà le bonheur parfait». Mais je ne veux pas de ce bonheur-là. Je veux un bonheur qui naisse de la mémoire et qui se construise en se battant contre elle. Je veux un bonheur qui en sorte endolori, meurtri, blessé mais qui y prenne sa source.

Autoportrait
Tous mes livres sont difficiles à classer. Il est difficile de distinguer ce qui est une fiction de ce qui n’en est pas une. Ce que je préfère, c’est raconter. Je me vis comme un conteur. Je reçois et je donne. C’est un aller et retour. J’écoute des voix et je les restitue sous forme de récit, d’essai, de livres inclassables où tous les styles et tous les genres se rejoignent. J’essaie de faire une synthèse qui aille au-delà des distinctions traditionnelles entre le conte, l’essai, le roman, le poème, le récit, la chronique. J’essaie de proposer un message global car je crois que le langage humain rend cette synthèse possible.
Il n’existe pas de frontière entre le journalisme et la littérature. La littérature est l’ensemble des messages écrits qu’une société émet, quelle qu’en soit la forme. On peut toujours dire ce que l’on a envie de dire, que ce soit en tant que journaliste ou en tant qu’écrivain. Le journalisme, s’il est de qualité, peut produire de la très bonne littérature, comme l’ont prouvé José Marti, Carlos Quijano, Rodolfo Walsh et beaucoup d’autres.
J’ai toujours été journaliste et je n’ai jamais voulu cesser de l’être, car une fois entrés dans ce monde magique de la rédaction, qui peut nous en sortir? Le journalisme a ses vertus: il apprend à être concis, à synthétiser, ce qui est très intéressant pour quelqu’un qui veut écrire sur une foultitude de choses. Il oblige à sortir de son micro-monde pour se plonger dans la réalité, danser au même rythme que les autres. Il oblige à sortir de soi-même, à écouter. Il a aussi ses défauts. Le premier, c’est l’urgence. Parfois, je peux buter sur un mot et passer plus de trois heures à en chercher un autre. C’est un luxe que le journalisme ne peut pas m’offrir.

Le rêve et la vigilance
Ma seule fonction est d’essayer de mettre au jour une réalité masquée, de parler de ce que nous voyons et de ce qui reste caché. C’est la réalité de la veille, c’est une réalité contrefaite, parfois menteuse, mais aussi pleine de vérités méconnues ou rarement écoutées.
Aucune formule magique ne nous permettra de changer la réalité si nous ne commençons pas par la voir telle qu’elle est. Pour pouvoir la transformer, il faut commencer par l’assumer. C’est le problème en Amérique latine. Nous ne pouvons pas encore la voir. Nous sommes aveugles de nous-mêmes parce que nous sommes entraînés à nous voir avec des yeux qui ne sont pas les nôtres. C’est pour cela que le miroir nous renvoie une tache opaque et rien d’autre.

... Et du football
Nous tous, les Uruguayens, naissons en criant «but!». C’est pour cela qu’il y a tant de bruit dans les maternités, tant de vacarme. Comme tous les enfants de mon pays, j’ai voulu être footballeur. Je jouais milieu de terrain mais je n’ai jamais été très bon car j’étais terriblement maladroit. Le ballon et moi n’avons jamais pu nous comprendre. J’ai vécu une histoire d’amour non partagé. En plus, j’avais une attitude désastreuse: quand les adversaires avaient fait une belle partie, j’allais les féliciter, ce qui est un péché impardonnable dans le contexte du football moderne.

Ecrit par tagliamento, le Vendredi 15 Octobre 2004, 10:48 dans la rubrique "presence".
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Commentaires:

ultrasocialisteLes 4 vérités de la mondialisation
Ecrit par ultrasocialiste le Vendredi 15 Octobre 2004, 15:45

<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Un proverbe chinois nous dit : </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">
« Lorsque les vents du changement commencent à souffler, certains
cherchent à se protéger du vent quand d'autres construisent des moulins
à vent ». </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Aujourd'hui,
assurément les vents du changement nous conduisent vers un nouveau
monde. Certains cherchent à s'abriter, d'autres cherchent à s'adapter
pour en tirer le meilleur parti. Il faut à la fois refuser les visions
maléfiques de la mondialisation, elle nous apporte le mal ou les
visions béates, elle nous apportera d'elle-même ses bienfaits. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Si
ce nouveau monde bouscule nos repères, il inquiète parfois. Certains
sont habiles à exploiter cette inquiétude et même à fabriquer les
peurs. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Arnold
Toynbee, le grand historien, a magnifiquement montré comment en de
telles circonstances un pays et une civilisation pouvaient soit aller
vers de nouveaux progrès soit se laisser entraîner par le déclin. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Si l'on veut relever les défis, et échapper au déclin, il nous faut comprendre le sens de ce qu'apporte la mondialisation. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Deux fois déjà dans l'histoire de l'humanité, les hommes ont inventé de nouvelles méthodes de productions de richesses. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">La
première grande révolution vers la fin du premier millénaire a été la
généralisation d'une civilisation fondée sur de nouvelles techniques de
productions agricoles. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">La deuxième révolution a été la révolution industrielle. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Elle
a changé toutes les habitudes des peuples concernés. Ce fut la
production de masse, la consommation de masse, les idéologies de masse,
la démocratie de masse. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Cette révolution a été rude pour l'homme et pour l'environnement. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Voici
qu'intervient aujourd'hui la troisième grande vague de changement de
l'histoire de l'humanité, avec la chute du mur de Berlin, symbole de la
fin d'un monde, du monde de la souveraineté absolue des Etats sur les
individus. Avec la révolution du savoir numérique que symbolise
« Internet ». </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Ce
nouveau monde échappe de plus en plus au contrôle classique des Etats.
Si le 20ème siècle a été le siècle de la confiance en l'Etat, le
nouveau siècle s'annonce comme celui de la confiance retrouvée dans la
liberté et la responsabilité de l'homme. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Oui,
nous avons le devoir de comprendre ce nouveau monde, non pas pour en
changer, inventer un « autre monde », mais pour répondre à ses défis et
en tirer tout le parti possible. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">C'est
donc autour du débat sur la mondialisation - et je me réjouis qu'il
soit ouvert par l'UMP - que se structure maintenant et encore plus
demain le débat intellectuel et politique. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Dans
ce débat la France cependant fait monde à part, car les sophismes de
l'anti-mondialisation primaire y ont sûrement plus de force
qu'ailleurs. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Le moment est venu de remettre les idées à l'endroit. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Le
temps me manque ici pour développer, argumenter tout ce qu'il faudrait
dire. C'est la raison pour laquelle j'organise le 15 novembre prochain
au Toit de la Grande Arche de la Défense, une journée de rencontre
autour des quatre vérités de la mondialisation. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">En bref </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1"><b class="spip">1ère vérité : Le nouveau monde c'est d'abord celui du partage de la démocratie, du savoir et des cultures</b> </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">La
mondialisation, avant d'être commerciale est d'abord la mondialisation
des valeurs universelles des droits de l'homme et de la démocratie,
celles qui font reculer l'oppression. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Et s'il est vrai que les démocraties ne se font pas la guerre, les progrès de la démocratie sont les progrès de la paix. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Dans
ce nouveau monde, la souveraineté absolue des Etats s'efface au profit
de l'affirmation des droits inaliénables de l'Homme, nous obligeant à
remettre en cause toutes les institutions conçues au temps de la Guerre
froide, à inventer non pas le super-gouvernement du monde, mais les
nouvelles institutions de la coopérations humaine, de nouveaux
contre-pouvoirs face aux nouveaux pouvoirs. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">L'efficacité
économique et sociale est le résultat d'un ordre social fondé sur la
confiance dans la liberté et la responsabilité de la personne qui n'est
que le reflet de choix fondamentaux éthiques en faveur d'une libération
responsable des hommes. Ce nouvel ordre juridique et institutionnel qui
se développe dans le monde c'est celui de l'état de droit, à valeur
universelle qui en soumettant le pouvoir à des normes juridiques
supérieures protège les faibles contre l'arbitraire. La mondialisation
c'est d'abord la victoire des droits de l'homme. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">L'échange
avant d'être celui des marchandises est d'abord l'échange des
connaissances et le partage du progrès et des connaissances accumulées.
</font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">La mondialisation, c'est la nouvelle civilisation du savoir. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">La
quasi totalité du savoir mondial sera accessible quasi gratuitement.
Les services les plus élaborés de l'éducation de demain et déjà les
cours les plus sophistiqués comme ceux du MIT seront disponibles
gratuitement. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">La
mondialisation n'est rien d'autre que cette extraordinaire opportunité
offerte à tous les habitants de la planète d'échanger toute sorte de
biens, de services, de capitaux, d'informations sans avoir à se
préoccuper de l'existence des frontières. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">A
l'exemple de la musique, formidable bouillonnement culturel où viennent
s'entre-épouser les cultures musicales du monde entier. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Elle
nous rappelle que la valeur est en nous et non dans les choses et qu'il
existe bien des choses qui n'ont pas de valeur marchande. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">La liberté ne créée pas l'uniformité, mais la diversité. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1"><b class="spip">2ème vérité : le libre-échange, on a tous à y gagner</b> </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Il
y a dix ans, au moment des accords de Marrakech qui allaient donner
naissance à l'OMC, les adversaires du libre-échange et de la
mondialisation nous expliquaient que les pays les plus riches, l'Europe
et la France allaient être déstabilisés par les pays les plus pauvres
moins exigeants en terme de salaires, de protection sociale et
d'environnement. Ces Cassandre se sont trompés. L'horreur économique et
la fin du travail n'ont pas été au rendez-vous. Aussi les mêmes nous
expliquent aujourd'hui que ce sont les pays pauvres qui sont victimes
des pays riches. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">En
réalité, la réflexion comme l'expérience montrent sans discussion
possible les dangers du protectionnisme et les bienfaits pour tous du
libre-échange mondial. Le libre-échange est un jeu à somme positive, le
gain de l'un n'est pas la perte de l'autre. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Mais
Il est vrai cependant que le libre-échange s'accompagne d'effets
d'optique. On voit souvent les effets sociaux destructeurs des
délocalisations. On ne voit pas, ou l'on voit moins, la redistribution
du gain du consommateur, qui grâce à la mondialisation a trouvé un
produit moins cher, vers une autre production ou vers un autre service.
« J'achète des chaussures moins cher, mais cela me permet d'aller
davantage au restaurant ou au cinéma ». </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">De
même que l'on ne comprend pas toujours que l'argent des importations
est nécessairement recyclé par des achats ou des placements dans
l'économie française qui sont sources d'autres entreprises et d'autres
emplois. « Celui qui a fabriqué mes chaussures achètera avec ses euros
des machines, du vin ou des films made in France ». </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">En réalité le libre-échange ne supprime pas d'emplois, il les déplace et il en invente de nouveaux. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Les
bienfaits pour un pays comme la France seront d'autant plus grands que
notre économie fera preuve de souplesse et de capacité d'innovation et
d'adaptation. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Il
faudrait, nous disent certains, subordonner les droits économiques à
des droits fondamentaux comme les droits sociaux et les droits de
l'environnement. Il n'est pas sans intérêt de noter que ceux qui
affirment cela oublient assez volontiers les droits de l'Homme dans
leur énumération. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">1- Les libertés d'agir, d'échanger ou de choisir font partie des droits fondamentaux. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">2-
Les pays pauvres, et ils n'ont pas tort, voit dans l'invocation de ces
limitations l'expression d'un protectionnisme déguisé. Les riches
devraient échanger entre eux, les plus pauvres pourraient leur acheter,
mais surtout pas leur vendre ! </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">3-
Réserver le libre échange aux pays démocratiques ou à ceux qui ont
atteint un stade de développement qui leur permet de payer de bons
salaires et de mieux protéger leur cadre de vie, c'est condamner les
pays pauvres à la pauvreté, abandonner les militants des droitsde
l'homme victimes de l'oppression qui sont les premiers à souhaiter
l'ouverture aux échanges commerciaux, car ils y voient la chance de
desserrer leur étreinte. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Les droits de l'homme ne sont pas des droits de douanes. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">4-
D'ailleurs les adversaires de la mondialisation qui utilisent ces
arguments devraient réaliser que faire de la privation du libre-échange
la punition des méchants pays c'est reconnaître que le libre-échange
est un bienfait ! </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Il
faudrait aussi refuser « la dictature des marchés financiers ». En
fait, personne ne peut être forcé de prêter à un pays ou d'y investir.
Les marchés financiers n'imposent aucune dictature, mais ils sont faits
de disciplines salutaires. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Les
mouvements journaliers considérables des marchés financiers
correspondent à des opérations complexes de couverture qui réduisent
les risques et permettent au capital de se diriger là où l'énergie et
le talent des hommes l'utiliseront au mieux. Il serait non seulement
impossible mais aussi absurde de taxer ces mouvements sauf à rendre le
crédit plus cher pour ceux qui en ont le plus besoin. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1"><b class="spip">3ème vérité : la mondialisation c'est la chance des pays pauvres</b> </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Avec
la mondialisation, la pauvreté, la faim, la misère et l'oppression
reculent. La démocratie avance, l'éducation progresse, la santé
s'améliore. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">La mondialisation profite au plus grand nombre : tel est le sens du mouvement. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Les
pays en voie de développement qui ont le plus joué le jeu du
libre-échange mondial en ouvrant largement leurs frontières sont ceux
qui ont aujourd'hui atteint un stade de développement parmi les plus
élevés. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Ils
ont connu une croissance économique par personne deux fois et demi
supérieure à celle des pays développés et trois et demi supérieure à
celle des pays en développement peu ouverts. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Quel
est le type d'économie et de relation mondiale qui permet aux peuples
qui sont en bas de l'échelle de sortir le plus vite possible de la
pauvreté ? Poser la question, c'est y répondre. En tout cas les pays
les plus pauvres y ont répondu. Ils veulent plus de libre-échange et
moins de protectionnisme. Cela est si vrai que l'on se presse aux
portes de l'OMC pour y entrer et que personne ne souhaite en sortir. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Certes, il y a des inégalités même si celles-ci globalement reculent. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Mais
la question des inégalités est différente de celle de la pauvreté. Les
inégalités peuvent progresser alors que la pauvreté diminue, ce qui est
souvent le cas dans une phase d'enrichissement, d'accumulation
primitive du capital. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Les
pourfendeurs de la mondialisation obnubilés par leurs objectifs
politiques nous livrent de bien douteuses démonstrations où l'on tire
des liens de causalités entre des phénomènes qui ne sont que
simultanés, où l'on fait dire aux chiffres le contraire de la réalité
par des comparaisons biaisées. Des comparaisons qui ne tiennent pas
compte par exemple des parités de pouvoir d'achat ou qui occultent les
causes politiques les désordres sociaux, la corruption dans le malheur
des peuples. Ils sont les faux amis des pays pauvres. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">L'échec
de Cancun est la conséquence de l'extraordinaire égoïsme américain et
européen dont les productions subventionnées du coton et du sucre font
la ruine de beaucoup de pays pauvres. C'est l'échec d'un
multilatéralisme dont le socle est d'offrir à tous les pays la clause
de la nation la plus favorisée. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Certes,
il n'est pas difficile de trouver des exemples de populations très
pauvres dont la situation s'est aggravée. Mais comme le dit Geremek le
grand historien polonais de la pauvreté : « N'instrumentalisez pas la
pauvreté et la famine ». </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Si
850 millions de personnes dans le monde sont concernées par des
problèmes de malnutrition ou de famine, cette malnutrition, comme le
dit Jean-Christophe Ruffin, le président d'Action contre la faim, est
moins liée au sous développement qu'aux problèmes liés aux convulsions
politiques. Comme le remarque Amartya Sen, prix Nobel d'économie 1998,
les famines ont toujours disparu avec l'apparition des régimes
démocratiques. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Le
problème de la pauvreté et de la faim est devenu aujourd'hui
essentiellement celui de l'Afrique où les terres des cultures vivrières
ont été rebelles à la « révolution verte » à tel point que le Programme
des Nations-Unies pour le Développement y recommande aujourd'hui
l'usage des OGM.  </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Le
Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique a pris acte de
l'échec des modèles de développement, fondés sur le
socialo-tiers-mondisme ou le dirigisme étatique. Il propose une
nouvelle vision de sociétés africaines ouvertes assurant le respect des
droits humains fondamentaux, prenant en charge leur développement
économique avec le nécessaire appui des pays les plus riches pour
favoriser la santé, l'éducation et les infrastructures essentielles. Il
attend beaucoup des progrès du libre échange même si celui ci n'est pas
la potion magique qui règlerait tous les problèmes. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">La
richesse d'un pays vient d'abord de l'intérieur et non de l'extérieur.
Le principal bienfait de la mondialisation est de favoriser les
évolutions institutionnelles, culturelles, juridiques qui font la
richesse des nations. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Le libre-échange est une condition nécessaire, mais insuffisante du développement. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Et
si le libre-échange n'exclut pas certaines protections pour les pays en
développement, celles-ci doivent rester l'exception et le libre-échange
de la règle. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1"><b class="spip">4ème vérité : le progrès scientifique n'est pas le problème, mais la solution</b> </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Qui
peut sérieusement nier les bienfaits des progrès scientifiques et
technologiques. Certes, chaque étape d'un nouveau progrès n'est pas
sans créer de nouveaux problèmes. Souvenez-vous, il n'y a pas si
longtemps, des catastrophes planétaires annoncées par le club de Rome.
Il y avait trop d'hommes, pas assez de matière première, pas assez
d'énergie. Et pour ces nouveaux néo-malthusiens, il fallait d'urgence
renoncer à la croissance, et retrouver les solutions du partage. Tout
ceci était faux. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Aujourd'hui
les mêmes ou peu s'en faut, nous disent : la population va exploser,
l'effet de serre nous promet un tropicalisation du globe, l'air est
toujours plus pollué les forêts disparaissent. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Tout cela est faux, comme le reconnaît Claude Allègre, chez qui le politique n'a pas occulté le scientifique. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Ou
encore Joan Lomborg, cet ex-animateur danois du mouvement Greenpeace
qui a voulu avec méthode passer au crible de la vérification
scientifique toutes ces affirmations pour démonter la vulgate
catastrophiste. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Trop souvent l'émotion l'emporte sur la raison, et la mauvaise science chasse la bonne sur les plateaux de télévision. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">La
vérité est que ce sont les moteurs propres et les progrès de nos
industries qui font reculer la pollution de l'air, que ce sont les
mécanismes de marchés et les quotas de productions qui permettent de
maîtriser nos émissions. Comme nouvelle source d'énergie propre,
l'hydrogène a plus d'avenir que l'éolienne. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">N'ayons
pas peur du progrès. Même si, comme l'a noté, le président de
l'académie des sciences, Etienne-Emile Baulieu : « Il semble aussi
difficile de se faire aux OGM au début du 21e siècle que de monter dans
les trains au début du 19 siècle où on craignait de mourir dans les
tunnels ». </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Refuser systématiquement les OGM quand on veut combattre la faim dans le monde, c'est dangereux, comme le dit Bernard Kouchner. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Bien
entendu, laissez faire n'est pas laisser polluer, laissez passer n'est
pas laisser contaminer. La liberté a besoin d'être accompagnée par des
règles de responsabilité, à l'exemple des règles de circulation
maritime américaine qui nous auraient épargné les marées noires de
l'Erika ou du Prestige. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Bien
entendu la science doit s'accompagner de la prudence. Mais prenons
garde aussi, comme le dit toujours le président de l'académie des
sciences : « Il importe de ne pas faire du principe de précaution un
principe de suspicion et une pratique d'inaction ». </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Prenons
garde à ne pas détruire l'édifice même d'une liberté responsable par
une inversion dangereuse de la charge de la preuve. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Ceci
me rappelle l'histoire de l'anarchiste Fénéon arrêté au début du siècle
car il portait un couteau. Au Président du Tribunal qui lui lançait
« avec ce couteau, vous auriez pu tuer quelqu'un », il répondit
simplement « oui, j'aurais pu… Mais Monsieur le Président, est ce que
vous savez que vous avez sur vous de quoi commettre un viol ! » </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Ce
qui caractérise les adversaires de la mondialisation, la
« mondialisation libérale » comme ils disent, c'est le refus plus ou
moins grand d'une société de liberté. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Etrange
coalition au demeurant que celle qui rassemble aujourd'hui les
extrêmes, de gauche et de droite, du parti communiste au front
national, les adversaires d'une économie et d'une société de liberté,
les nostalgiques du Tout politique. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1"><img border="0" height="11" width="8" alt="- " align="top" src="http://www.cerclesliberaux.com/newsite/newcercles/puce.gif" /> Soit
qu'ils défendent la souveraineté de l'Etat à travers la préférence
nationale appliquée à l'agriculture ou à la culture, la souveraineté
culinaire, c'est-à-dire la prédominance des choix collectifs sur les
choix individuels </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1"><img border="0" height="11" width="8" alt="- " align="top" src="http://www.cerclesliberaux.com/newsite/newcercles/puce.gif" /> Soit
qu'ils imaginent un chimérique gouvernement mondial, nouveau Léviathan,
imposant ses décisions et ses choix au nom du bien ou des exigences
supérieures de la planète ! </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Dans
le plus profond de lui-même, le mouvement anti-mondialisation cache un
refus radical, une rupture avec le capitalisme, l'économie de marché,
la démocratie libérale, d'autant plus radical qu'il est orphelin d'un
système alternatif. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Ceux
qui hier vilipendaient les démocraties libérales pour leur incapacité à
produire des richesses les clouent aujourd'hui au pilori pour leur trop
grande capacité à la faire. </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Il
ne manquait pas hier d'intellectuels, de prétendus économistes pour
nous expliquer que le libéralisme économique était condamné par le
socialisme scientifique à tel point que mes amis dirigeants des
nouveaux pays démocratiques libérés du joug communiste à l'Est me
disaient non sans humour : « il faut que nous trouvions notre chemin
tous seuls car s'il existe à l'Ouest une infinie collection de manuel
et de programmes expliquant comment passer d'une économie capitaliste à
une économie socialiste il n'en existe guère expliquant comment faire
le chemin inverse ». </font></p>
<p class="spip"><font face="Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif" size="1">Aujourd'hui,
la réaction contre la liberté est toujours de mode, même si elle se
pare d'habits nouveaux. Le moment est venu de remettre les idées à
l'endroit. Voici pourquoi.</font></p>

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ultrasocialiste
Ecrit par ultrasocialiste le Vendredi 15 Octobre 2004, 15:46

<p>Les 4 vérités de la mondialisation</p>
<p>Un proverbe chinois nous dit : </p>
<p>« Lorsque les vents du changement commencent à souffler, certains cherchent à
se protéger du vent quand d'autres construisent des moulins à vent ». </p>
<p>Aujourd'hui, assurément les vents du changement nous conduisent vers un
nouveau monde. Certains cherchent à s'abriter, d'autres cherchent à s'adapter
pour en tirer le meilleur parti. Il faut à la fois refuser les visions
maléfiques de la mondialisation, elle nous apporte le mal ou les visions béates,
elle nous apportera d'elle-même ses bienfaits. </p>
<p>Si ce nouveau monde bouscule nos repères, il inquiète parfois. Certains sont
habiles à exploiter cette inquiétude et même à fabriquer les peurs. </p>
<p>Arnold Toynbee, le grand historien, a magnifiquement montré comment en de
telles circonstances un pays et une civilisation pouvaient soit aller vers de
nouveaux progrès soit se laisser entraîner par le déclin. </p>
<p>Si l'on veut relever les défis, et échapper au déclin, il nous faut
comprendre le sens de ce qu'apporte la mondialisation. </p>
<p>Deux fois déjà dans l'histoire de l'humanité, les hommes ont inventé de
nouvelles méthodes de productions de richesses. </p>
<p>La première grande révolution vers la fin du premier millénaire a été la
généralisation d'une civilisation fondée sur de nouvelles techniques de
productions agricoles. </p>
<p>La deuxième révolution a été la révolution industrielle. </p>
<p>Elle a changé toutes les habitudes des peuples concernés. Ce fut la
production de masse, la consommation de masse, les idéologies de masse, la
démocratie de masse. </p>
<p>Cette révolution a été rude pour l'homme et pour l'environnement. </p>
<p>Voici qu'intervient aujourd'hui la troisième grande vague de changement de
l'histoire de l'humanité, avec la chute du mur de Berlin, symbole de la fin d'un
monde, du monde de la souveraineté absolue des Etats sur les individus. Avec la
révolution du savoir numérique que symbolise « Internet ». </p>
<p>Ce nouveau monde échappe de plus en plus au contrôle classique des Etats. Si
le 20ème siècle a été le siècle de la confiance en l'Etat, le nouveau siècle
s'annonce comme celui de la confiance retrouvée dans la liberté et la
responsabilité de l'homme. </p>
<p>Oui, nous avons le devoir de comprendre ce nouveau monde, non pas pour en
changer, inventer un « autre monde », mais pour répondre à ses défis et en tirer
tout le parti possible. </p>
<p>C'est donc autour du débat sur la mondialisation - et je me réjouis qu'il
soit ouvert par l'UMP - que se structure maintenant et encore plus demain le
débat intellectuel et politique. </p>
<p>Dans ce débat la France cependant fait monde à part, car les sophismes de
l'anti-mondialisation primaire y ont sûrement plus de force qu'ailleurs. </p>
<p>Le moment est venu de remettre les idées à l'endroit. </p>
<p>Le temps me manque ici pour développer, argumenter tout ce qu'il faudrait
dire. C'est la raison pour laquelle j'organise le 15 novembre prochain au Toit
de la Grande Arche de la Défense, une journée de rencontre autour des quatre
vérités de la mondialisation. </p>
<p>En bref </p>
<p>1ère vérité : Le nouveau monde c'est d'abord celui du partage de la
démocratie, du savoir et des cultures </p>
<p>La mondialisation, avant d'être commerciale est d'abord la mondialisation des
valeurs universelles des droits de l'homme et de la démocratie, celles qui font
reculer l'oppression. </p>
<p>Et s'il est vrai que les démocraties ne se font pas la guerre, les progrès de
la démocratie sont les progrès de la paix. </p>
<p>Dans ce nouveau monde, la souveraineté absolue des Etats s'efface au profit
de l'affirmation des droits inaliénables de l'Homme, nous obligeant à remettre
en cause toutes les institutions conçues au temps de la Guerre froide, à
inventer non pas le super-gouvernement du monde, mais les nouvelles institutions
de la coopérations humaine, de nouveaux contre-pouvoirs face aux nouveaux
pouvoirs. </p>
<p>L'efficacité économique et sociale est le résultat d'un ordre social fondé
sur la confiance dans la liberté et la responsabilité de la personne qui n'est
que le reflet de choix fondamentaux éthiques en faveur d'une libération
responsable des hommes. Ce nouvel ordre juridique et institutionnel qui se
développe dans le monde c'est celui de l'état de droit, à valeur universelle qui
en soumettant le pouvoir à des normes juridiques supérieures protège les faibles
contre l'arbitraire. La mondialisation c'est d'abord la victoire des droits de
l'homme. </p>
<p>L'échange avant d'être celui des marchandises est d'abord l'échange des
connaissances et le partage du progrès et des connaissances accumulées. </p>
<p>La mondialisation, c'est la nouvelle civilisation du savoir. </p>
<p>La quasi totalité du savoir mondial sera accessible quasi gratuitement. Les
services les plus élaborés de l'éducation de demain et déjà les cours les plus
sophistiqués comme ceux du MIT seront disponibles gratuitement. </p>
<p>La mondialisation n'est rien d'autre que cette extraordinaire opportunité
offerte à tous les habitants de la planète d'échanger toute sorte de biens, de
services, de capitaux, d'informations sans avoir à se préoccuper de l'existence
des frontières. </p>
<p>A l'exemple de la musique, formidable bouillonnement culturel où viennent
s'entre-épouser les cultures musicales du monde entier. </p>
<p>Elle nous rappelle que la valeur est en nous et non dans les choses et qu'il
existe bien des choses qui n'ont pas de valeur marchande. </p>
<p>La liberté ne créée pas l'uniformité, mais la diversité. </p>
<p>2ème vérité : le libre-échange, on a tous à y gagner </p>
<p>Il y a dix ans, au moment des accords de Marrakech qui allaient donner
naissance à l'OMC, les adversaires du libre-échange et de la mondialisation nous
expliquaient que les pays les plus riches, l'Europe et la France allaient être
déstabilisés par les pays les plus pauvres moins exigeants en terme de salaires,
de protection sociale et d'environnement. Ces Cassandre se sont trompés.
L'horreur économique et la fin du travail n'ont pas été au rendez-vous. Aussi
les mêmes nous expliquent aujourd'hui que ce sont les pays pauvres qui sont
victimes des pays riches. </p>
<p>En réalité, la réflexion comme l'expérience montrent sans discussion possible
les dangers du protectionnisme et les bienfaits pour tous du libre-échange
mondial. Le libre-échange est un jeu à somme positive, le gain de l'un n'est pas
la perte de l'autre. </p>
<p>Mais Il est vrai cependant que le libre-échange s'accompagne d'effets
d'optique. On voit souvent les effets sociaux destructeurs des délocalisations.
On ne voit pas, ou l'on voit moins, la redistribution du gain du consommateur,
qui grâce à la mondialisation a trouvé un produit moins cher, vers une autre
production ou vers un autre service. « J'achète des chaussures moins cher, mais
cela me permet d'aller davantage au restaurant ou au cinéma ». </p>
<p>De même que l'on ne comprend pas toujours que l'argent des importations est
nécessairement recyclé par des achats ou des placements dans l'économie
française qui sont sources d'autres entreprises et d'autres emplois. « Celui qui
a fabriqué mes chaussures achètera avec ses euros des machines, du vin ou des
films made in France ». </p>
<p>En réalité le libre-échange ne supprime pas d'emplois, il les déplace et il
en invente de nouveaux. </p>
<p>Les bienfaits pour un pays comme la France seront d'autant plus grands que
notre économie fera preuve de souplesse et de capacité d'innovation et
d'adaptation. </p>
<p>Il faudrait, nous disent certains, subordonner les droits économiques à des
droits fondamentaux comme les droits sociaux et les droits de l'environnement.
Il n'est pas sans intérêt de noter que ceux qui affirment cela oublient assez
volontiers les droits de l'Homme dans leur énumération. </p>
<p>1- Les libertés d'agir, d'échanger ou de choisir font partie des droits
fondamentaux. </p>
<p>2- Les pays pauvres, et ils n'ont pas tort, voit dans l'invocation de ces
limitations l'expression d'un protectionnisme déguisé. Les riches devraient
échanger entre eux, les plus pauvres pourraient leur acheter, mais surtout pas
leur vendre ! </p>
<p>3- Réserver le libre échange aux pays démocratiques ou à ceux qui ont atteint
un stade de développement qui leur permet de payer de bons salaires et de mieux
protéger leur cadre de vie, c'est condamner les pays pauvres à la pauvreté,
abandonner les militants des droitsde l'homme victimes de l'oppression qui sont
les premiers à souhaiter l'ouverture aux échanges commerciaux, car ils y voient
la chance de desserrer leur étreinte. </p>
<p>Les droits de l'homme ne sont pas des droits de douanes. </p>
<p>4- D'ailleurs les adversaires de la mondialisation qui utilisent ces
arguments devraient réaliser que faire de la privation du libre-échange la
punition des méchants pays c'est reconnaître que le libre-échange est un
bienfait ! </p>
<p>Il faudrait aussi refuser « la dictature des marchés financiers ». En fait,
personne ne peut être forcé de prêter à un pays ou d'y investir. Les marchés
financiers n'imposent aucune dictature, mais ils sont faits de disciplines
salutaires. </p>
<p>Les mouvements journaliers considérables des marchés financiers correspondent
à des opérations complexes de couverture qui réduisent les risques et permettent
au capital de se diriger là où l'énergie et le talent des hommes l'utiliseront
au mieux. Il serait non seulement impossible mais aussi absurde de taxer ces
mouvements sauf à rendre le crédit plus cher pour ceux qui en ont le plus
besoin. </p>
<p>3ème vérité : la mondialisation c'est la chance des pays pauvres </p>
<p>Avec la mondialisation, la pauvreté, la faim, la misère et l'oppression
reculent. La démocratie avance, l'éducation progresse, la santé s'améliore. </p>
<p>La mondialisation profite au plus grand nombre : tel est le sens du
mouvement. </p>
<p>Les pays en voie de développement qui ont le plus joué le jeu du
libre-échange mondial en ouvrant largement leurs frontières sont ceux qui ont
aujourd'hui atteint un stade de développement parmi les plus élevés. </p>
<p>Ils ont connu une croissance économique par personne deux fois et demi
supérieure à celle des pays développés et trois et demi supérieure à celle des
pays en développement peu ouverts. </p>
<p>Quel est le type d'économie et de relation mondiale qui permet aux peuples
qui sont en bas de l'échelle de sortir le plus vite possible de la pauvreté ?
Poser la question, c'est y répondre. En tout cas les pays les plus pauvres y ont
répondu. Ils veulent plus de libre-échange et moins de protectionnisme. Cela est
si vrai que l'on se presse aux portes de l'OMC pour y entrer et que personne ne
souhaite en sortir. </p>
<p>Certes, il y a des inégalités même si celles-ci globalement reculent. </p>
<p>Mais la question des inégalités est différente de celle de la pauvreté. Les
inégalités peuvent progresser alors que la pauvreté diminue, ce qui est souvent
le cas dans une phase d'enrichissement, d'accumulation primitive du capital.
</p>
<p>Les pourfendeurs de la mondialisation obnubilés par leurs objectifs
politiques nous livrent de bien douteuses démonstrations où l'on tire des liens
de causalités entre des phénomènes qui ne sont que simultanés, où l'on fait dire
aux chiffres le contraire de la réalité par des comparaisons biaisées. Des
comparaisons qui ne tiennent pas compte par exemple des parités de pouvoir
d'achat ou qui occultent les causes politiques les désordres sociaux, la
corruption dans le malheur des peuples. Ils sont les faux amis des pays pauvres.
</p>
<p>L'échec de Cancun est la conséquence de l'extraordinaire égoïsme américain et
européen dont les productions subventionnées du coton et du sucre font la ruine
de beaucoup de pays pauvres. C'est l'échec d'un multilatéralisme dont le socle
est d'offrir à tous les pays la clause de la nation la plus favorisée. </p>
<p>Certes, il n'est pas difficile de trouver des exemples de populations très
pauvres dont la situation s'est aggravée. Mais comme le dit Geremek le grand
historien polonais de la pauvreté : « N'instrumentalisez pas la pauvreté et la
famine ». </p>
<p>Si 850 millions de personnes dans le monde sont concernées par des problèmes
de malnutrition ou de famine, cette malnutrition, comme le dit Jean-Christophe
Ruffin, le président d'Action contre la faim, est moins liée au sous
développement qu'aux problèmes liés aux convulsions politiques. Comme le
remarque Amartya Sen, prix Nobel d'économie 1998, les famines ont toujours
disparu avec l'apparition des régimes démocratiques. </p>
<p>Le problème de la pauvreté et de la faim est devenu aujourd'hui
essentiellement celui de l'Afrique où les terres des cultures vivrières ont été
rebelles à la « révolution verte » à tel point que le Programme des
Nations-Unies pour le Développement y recommande aujourd'hui l'usage des OGM.
</p>
<p>Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique a pris acte de
l'échec des modèles de développement, fondés sur le socialo-tiers-mondisme ou le
dirigisme étatique. Il propose une nouvelle vision de sociétés africaines
ouvertes assurant le respect des droits humains fondamentaux, prenant en charge
leur développement économique avec le nécessaire appui des pays les plus riches
pour favoriser la santé, l'éducation et les infrastructures essentielles. Il
attend beaucoup des progrès du libre échange même si celui ci n'est pas la
potion magique qui règlerait tous les problèmes. </p>
<p>La richesse d'un pays vient d'abord de l'intérieur et non de l'extérieur. Le
principal bienfait de la mondialisation est de favoriser les évolutions
institutionnelles, culturelles, juridiques qui font la richesse des nations.
</p>
<p>Le libre-échange est une condition nécessaire, mais insuffisante du
développement. </p>
<p>Et si le libre-échange n'exclut pas certaines protections pour les pays en
développement, celles-ci doivent rester l'exception et le libre-échange de la
règle. </p>
<p>4ème vérité : le progrès scientifique n'est pas le problème, mais la solution
</p>
<p>Qui peut sérieusement nier les bienfaits des progrès scientifiques et
technologiques. Certes, chaque étape d'un nouveau progrès n'est pas sans créer
de nouveaux problèmes. Souvenez-vous, il n'y a pas si longtemps, des
catastrophes planétaires annoncées par le club de Rome. Il y avait trop
d'hommes, pas assez de matière première, pas assez d'énergie. Et pour ces
nouveaux néo-malthusiens, il fallait d'urgence renoncer à la croissance, et
retrouver les solutions du partage. Tout ceci était faux. </p>
<p>Aujourd'hui les mêmes ou peu s'en faut, nous disent : la population va
exploser, l'effet de serre nous promet un tropicalisation du globe, l'air est
toujours plus pollué les forêts disparaissent. </p>
<p>Tout cela est faux, comme le reconnaît Claude Allègre, chez qui le politique
n'a pas occulté le scientifique. </p>
<p>Ou encore Joan Lomborg, cet ex-animateur danois du mouvement Greenpeace qui a
voulu avec méthode passer au crible de la vérification scientifique toutes ces
affirmations pour démonter la vulgate catastrophiste. </p>
<p>Trop souvent l'émotion l'emporte sur la raison, et la mauvaise science chasse
la bonne sur les plateaux de télévision. </p>
<p>La vérité est que ce sont les moteurs propres et les progrès de nos
industries qui font reculer la pollution de l'air, que ce sont les mécanismes de
marchés et les quotas de productions qui permettent de maîtriser nos émissions.
Comme nouvelle source d'énergie propre, l'hydrogène a plus d'avenir que
l'éolienne. </p>
<p>N'ayons pas peur du progrès. Même si, comme l'a noté, le président de
l'académie des sciences, Etienne-Emile Baulieu : « Il semble aussi difficile de
se faire aux OGM au début du 21e siècle que de monter dans les trains au début
du 19 siècle où on craignait de mourir dans les tunnels ». </p>
<p>Refuser systématiquement les OGM quand on veut combattre la faim dans le
monde, c'est dangereux, comme le dit Bernard Kouchner. </p>
<p>Bien entendu, laissez faire n'est pas laisser polluer, laissez passer n'est
pas laisser contaminer. La liberté a besoin d'être accompagnée par des règles de
responsabilité, à l'exemple des règles de circulation maritime américaine qui
nous auraient épargné les marées noires de l'Erika ou du Prestige. </p>
<p>Bien entendu la science doit s'accompagner de la prudence. Mais prenons garde
aussi, comme le dit toujours le président de l'académie des sciences : « Il
importe de ne pas faire du principe de précaution un principe de suspicion et
une pratique d'inaction ». </p>
<p>Prenons garde à ne pas détruire l'édifice même d'une liberté responsable par
une inversion dangereuse de la charge de la preuve. </p>
<p>Ceci me rappelle l'histoire de l'anarchiste Fénéon arrêté au début du siècle
car il portait un couteau. Au Président du Tribunal qui lui lançait « avec ce
couteau, vous auriez pu tuer quelqu'un », il répondit simplement « oui, j'aurais
pu… Mais Monsieur le Président, est ce que vous savez que vous avez sur vous de
quoi commettre un viol ! » </p>
<p>Ce qui caractérise les adversaires de la mondialisation, la « mondialisation
libérale » comme ils disent, c'est le refus plus ou moins grand d'une société de
liberté. </p>
<p>Etrange coalition au demeurant que celle qui rassemble aujourd'hui les
extrêmes, de gauche et de droite, du parti communiste au front national, les
adversaires d'une économie et d'une société de liberté, les nostalgiques du Tout
politique. </p>
<p>Soit qu'ils défendent la souveraineté de l'Etat à travers la préférence
nationale appliquée à l'agriculture ou à la culture, la souveraineté culinaire,
c'est-à-dire la prédominance des choix collectifs sur les choix individuels </p>
<p>Soit qu'ils imaginent un chimérique gouvernement mondial, nouveau Léviathan,
imposant ses décisions et ses choix au nom du bien ou des exigences supérieures
de la planète ! </p>
<p>Dans le plus profond de lui-même, le mouvement anti-mondialisation cache un
refus radical, une rupture avec le capitalisme, l'économie de marché, la
démocratie libérale, d'autant plus radical qu'il est orphelin d'un système
alternatif. </p>
<p>Ceux qui hier vilipendaient les démocraties libérales pour leur incapacité à
produire des richesses les clouent aujourd'hui au pilori pour leur trop grande
capacité à la faire. </p>
<p>Il ne manquait pas hier d'intellectuels, de prétendus économistes pour nous
expliquer que le libéralisme économique était condamné par le socialisme
scientifique à tel point que mes amis dirigeants des nouveaux pays démocratiques
libérés du joug communiste à l'Est me disaient non sans humour : « il faut que
nous trouvions notre chemin tous seuls car s'il existe à l'Ouest une infinie
collection de manuel et de programmes expliquant comment passer d'une économie
capitaliste à une économie socialiste il n'en existe guère expliquant comment
faire le chemin inverse ». </p>
<p>Aujourd'hui, la réaction contre la liberté est toujours de mode, même si elle
se pare d'habits nouveaux. Le moment est venu de remettre les idées à l'endroit.
Voici pourquoi.</p>

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tagliamentoRe:
Ecrit par tagliamento le Vendredi 15 Octobre 2004, 17:29

Faut-il avoir du temps à perdre?

Quand la bêtise se personnifie. Pauvre individu.

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