Mot de passe oublié ?

Un semblant de présence

Je suis de ceux qui ne cessent de relire des ouvrages qui me plaisent. Ainsi, je viens encore de relire l'extraordinaire "Water-Music" de TC Boyle (voir liens). Quel bonheur de lire de si jolies phrases! On a bien eu raison de le qualifier de "Balzac du 20ème siècle"!

Quand on est à l'hôpital, on lit beaucoup, encore plus que d'habitude. Alors, je vous fais un petit classement très subjectif des lectures qui m'ont plu durant cette période. Je vous ai déjà parlé de "Berceuse" et de "Le Massacre des Innocents", faites comme-ci ils étaient dans ma sélection.

1.Water-Music, TC Boyle (c'est encore mieux la deuxième fois!)

2. Le concierge, Herbert Lieberman

3. Des nus et des morts, Norman Mailer

4. Le petit copain, Donna Tartt (un peu décevant)

5. Bel-Ami, Maupassant (toujours un plaisir!!)

6. Ulysse, James Joyce

7. Body, Harry Crews (jouissif!)

8. Monteriano, Forster (j'ai oublié son prénom, magnifique, même la deuxième fois!)

9. La conjuration des imbéciles, Kennedy Toole (j'ai aussi oublié le prénom, plus que jouissif, même la troisième fois!!)

10. Géopolitique du chaos, Ignacio Ramonet.

Voilà, j'en ai lu d'autres, sans parler des Mondes Diplomatiques et des Manière de Voir, histoire de démoraliser un peu. Quoique, parfois, ça galvanise! Vive la révolution!

Deux livres à découvrir d’urgence pour les fanatiques des choses décalées.

Le premier ne date pas d’hier et n’est plus très facile à trouver. « Le Massacre des Innocents » est un polar noir, certes, mais également jubilatoire. En parallèle d’une enquête sur des meurtres mystérieux, une curieuse organisation anticléricale menace – et met à exécution – de foutre le feu aux églises… Inquiétant quand on sait qu’une visite du pape est bientôt prévue.

Une perle !

Ensuite, réédition enfin des romans OVNI que ceux de Chuck Palahniuk !

« A un moment du livre où la lecture est bien avancée, on trouve ceci, dans Berceuse : «la destruction constructive ». Ca devrait n’avoir l’air de rien, mais voilà : c’est écrit par Chuck Palahniuk, qui n’a jamais travaillé qu’autour de ce principe, précisément. Une idée (en fait, toute une philosophie) qu’il applique au corps même de ces personnages, car elle illustre sa perception de l’Occident et de l’homme moderne. D’apparence simple, Berceuse est un roman rétroactif, un peu à la manière de Survivant. Ce récit complètement dingo est un mixe de paraboles sur la société de communication à outrance, Big Brother, les serial killers, ou la mort subite du nourrisson (qui est ici le fil conducteur de l’histoire). Le narrateur vous prend par la main, pour s’attaquer avec vous aux phénomènes de l’ésotérisme et de la sorcellerie, en vogue aux USA. Ainsi donc, le romancier a trouvé un nouvel angle pour s’attaquer à son dada qu’est la croyance dans la civilisation contemporaine. Avec toujours, chez lui, cette manière de s’autodétruire en communauté…

Et aussi, chez Palahniuk, ce jeu perpétuel avec le lecteur, poussé ici d’un cran supplémentaire grâce au thème de la sorcellerie. Jeu -plus même : course- qui consiste à enfoncer une question dans le crâne du lecteur durant toute la lecture : « ce que je lis, est-ce réellement ce qui se passe dans le livre, ou est-ce une hallucination? ». Un peu comme un logiciel informatique, il semble se (et nous, ceux qui aimons ses livres) mettre à jour dans chaque nouveau livre. Attendez-vous à être bien sonné. »


BERCEUSE de Chuck Palahniuk – trad. F. Michalski – La Noire / Gallimard – mars 2004

Hubert Artus (in http://www.mauvaisgenres.com )

A découvrir d’urgence !!!