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Un semblant de présence



Nouvel ordre sexuel


Ce dimanche, nous avons eu une conversation sur les "spectacles" qui étaient offerts à la jeunesse. Hier, sur "mon" autre blog, "La Cellule Anthropophage", j'ai écrit ce qui suit: 

Lors d’une fête scolaire, des fillettes de 10 ans ont présenté un spectacle de « danse » sur une musique abjecte, celle que presque tous les très jeunes gens écoutent grâce au matraquage médiatique des chaînes « musicales ». Le numéro de ces très jeunes filles, sapées comme des putes – n’ayons pas peur des mots – était la réplique d’une « chorégraphie » d’un clip de Christina Aguilera. La vue de ces jeunes corps se trémoussant sans pudeur était on ne peut plus choquante et remplissait de malaise. L’institutrice semblait fière de ses ouailles, mais les applaudissements, à la fin du numéro, furent très peu nourris, sauf pour quelques-uns qui ne semblaient pas dérangés par les ravages de cette marchandisation sexuelle.

Comment est-il possible qu’un enseignant cautionne un tel spectacle ? Comment les parents n’interviennent-ils pas (ou plus) lorsque leurs enfants regardent et reproduisent de telles images dégradantes ? Le drame, c’est que ces enfants ne comprennent peut-être pas encore le message des chansons anglo-saxonnes, d’autant plus que les parents ne font pas leur travail de prévention… Le texte de la blonde est pourtant clair : « Push it hard, I love when you rape me ».

L’excellent site Sisyphe tente de décortiquer ce phénomène de marchandisation sexuelle. En attendant de lire l’article complet (http://www.sisyphe.org/article.php3?id_article=801), en voici un aperçu déjà très éloquent.

 

L'étalement pornographique

Il y a trente ans, il était peut-être possible de ne pas subir l'imagerie pornographique ; aujourd'hui cela semble impossible. Radio, clips, bande dessinée, télé, Internet montrent le corps, le sexe et la jouissance. Cet empire des images régit les représentations. Un adolescent a, aujourd'hui, accès à tout le visuel accessible. Cela nourrit son imaginaire, avant même son entrée dans l'âge de la sexualité.

Non seulement le capitalisme libéral est-il devenu un nouveau régime libidinal faisant la promotion d'un nouvel imaginaire sexuel, basé sur l'érotisation outrancière et la consommation sexuelle, mais il y a un nouveau régime des images. Ce régime d'images, fixes ou animées, s'avère de plus en plus dégradant, extrême et violent tant psychiquement que physiquement : les gens qui produisent des films pornographiques ont déjà tout montré. Qu'est ce qu'il leur reste à montrer ? Des femmes prises par trois hommes, puis quatre, puis cinq, puis jusqu'à six en même temps ! Des gang bang où des dizaines, voire des centaines d'hommes pénètrent de toutes les façons possibles une femme et éjaculent sur elle, de préférence sur sa figure (13). La pornographie déréalise les atrocités qu'elle engendre.

Ce nouvel ordre sexuel traduit, à l'aube du XXIe siècle, les paradoxes d'une libération sexuelle des plus équivoques. Si les scènes de nudité et d'accouplements sexuels envahissent les moyens de communication, de toute évidence, ces images ne participent pas à une libération sexuelle, mais plutôt à l'enfermement de la sexualité dans des rapports de sujétion. Pour Tony Anatrella, « [l] a révolution sexuelle n'a pas eu lieu dans le sens d'un plus grande qualité dans les relations entre les hommes et les femmes : elle a surtout libéré la sexualité infantile, celle des pulsions partielles - l'exhibitionnisme, le voyeurisme, le masochisme, le sadisme, [...] ».

La pornographie est une industrie à la poursuite de fantasmes et de névroses. La pornographie ne dérange pas l'ordre social, elle ne fait que le renforcer ; elle intensifie plus particulièrement l'ordre marchand et l'ordre sexiste. Elle est un facteur de renforcement de l'homogénéité sociale. Aussi longtemps que l'ordre marchand et sexuel sera florissant, des trafiquants en tout genre s'ingénieront à l'alimenter de chair fraîche, car là où il y a d'énormes bénéfices disparaissent les sentiments humains. La métamorphose des fantasmes sexuels en transactions commerciales ne laisse pas de place à la philanthropie.

Fkw (lca)

Ecrit par tagliamento, le Mercredi 25 Août 2004, 15:31 dans la rubrique "presence".
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Commentaires:

ImpasseSud
Ecrit par ImpasseSud le Mercredi 25 Août 2004, 17:01

Ton article, dont je partage tout à fait les idées, rejoint la discussion en cours sur CTC "Génération "Sexy""
Le drame c'est non seulement l'encouragement des médias opportunistes, mais surtout le laxisme de certains parents même plus capables de dire leur mot à propos de l'accoutrement de leurs fillettes. Certains en sourient même avec complaisance. Quant aux enseignants, je sais que leur tâche est parfois difficile, surtout dans les collèges (11-15 ans). Il ne doit pas être très facile de s'opposer aux provocations des adolescents/tes, mais de là à organiser un spectacle indécent il y a une marge.

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lacelluleCuba : sexe, salsa et illusions
Ecrit par lacellule le Vendredi 3 Septembre 2004, 13:31

Elles s'appellent Elva, Poly, Lucia... Ce peut être une baigneuse qui vous demande l'heure à la plage, une étudiante rencontrée à un concert de salsa. A Cuba, la prostitution offre cent visages, mais ne dit pas son nom. Jinetera, dérivé de l'espagnol jineta (cavalière), évoque l'équitation ou la danse. Plus largement, jineterismo signifie « débrouille » et recouvre l'ensemble des trafics permettant d'améliorer le quotidien.

Du temps de Batista, l'île passait pour être un bordel flottant, et l'industrie du sexe avait ses hauts lieux : la Rampa, entre l'hôtel Hilton, devenu hôtel Habana Libre, et le quartier du Vedado, avec ses maisons rococo et ses hôtels particuliers de marbre. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, ni à La Havane ni dans les autres villes. A son arrivée au pouvoir, le régime castriste ferma les maisons closes, les boîtes, les bars spécialisés, et la prostitution disparut quasiment... jusqu'à l'ouverture du pays au tourisme international. Désormais, après la Thaïlande et les Philippines, Cuba offrait un rapport qualité-prix imbattable, et des charters d'hommes venus en majorité d'Italie, d'Espagne et du Canada se ruèrent sur l'aubaine. Avec en prime le daiquiri de Papa Hemingway, un séjour sur les plages de Varadero, quelques boîtes de cigares et l'indispensable tee-shirt Che Guevara.

Fin 1998 et début 1999, le gouvernement cubain a tenté d'y mettre le holà en opérant de vastes rafles et en renvoyant des milliers de filles et de femmes dans leurs provinces. Mais ces mesures n'ont pas suffi. Nettement plus discrètes qu'auparavant, des jineteras continuent à jouer les auto-stoppeuses sur le Malecon, l'immense boulevard qui longe le littoral, ou sous les palmiers de l'avenue No5, dans le quartier résidentiel de Miramar. La nuit, elles se pressent à l'entrée ou à l'intérieur des discothèques, à l'affût du touriste solitaire.

La majorité d'entre elles sont des occasionnelles et ont une autre profession, quand elles ne sont pas chômeuses, étudiantes, ou collégiennes. Certaines ont un mari et une famille, d'autres sont divorcées, avec souvent un enfant à charge. Elles peuvent être originaires de la ville ou de la campagne, issues de milieux défavorisés ou de la classe moyenne, diplômées d'études supérieures ou non. Beaucoup sont métisses ou noires ; quelques-unes blanches. Leur tarif est extrêmement variable : de 30 à 100 dollars - sachant que 50 dollars représentent environ trois mois d'un salaire moyen.

A Cuba, la notion de professionnelle du sexe est quasiment inconnue. La prostitution est illégale et sanctionnée de lourdes peines ; aborder un étranger dans la rue est passible de plusieurs jours de prison. Elle ne peut donc être que clandestine. Cet amateurisme crée une ambiguïté dont les deux parties s'accommodent. D'un côté, elle ménage l'ego du consommateur, qui se persuade aisément de n'avoir pas affaire à une péripatéticienne ordi-naire ; de l'autre, elle fournit un alibi à la fois moral et social aux intéressées. Que le commerce sexuel ne soit pas concentré dans certaines rues chaudes tend à le banaliser. Au même titre que les vendeurs de cigares à la sauvette et les musiciens joueurs de rengaines, ces belles de nuit font partie du décor tropical. Des médecins se font bien liftiers ; des professeurs de langues, guides pour touristes ; des ingénieurs, chauffeurs de taxi. Elles aussi se débrouillent, à leur manière.

Au début des années 90, le tarissement de l'aide fournie par l'URSS, joint au blocus maintenu par les Américains, a fait basculer le pays dans une économie de survie. Se nourrir étant devenu l'objectif premier des Cubains, le commerce sexuel a explosé. Il mobilise aujourd'hui à temps partiel un grand nombre de femmes, mais aussi d'hommes qui proposent leurs services aux dames étrangères et aux homosexuels. Tous justifient leur comportement par le contexte de crise (la fameuse « Période spéciale en temps de paix », ainsi que l'a définie Castro) et n'éprouvent aucune honte à se désigner eux-mêmes comme jineteros ou jineteras.

Cette évolution a été d'autant plus facile que les moeurs sont assez souples (surtout chez les jeunes), la politisation de plus en plus faible, le chômage de plus en plus fort. A quoi il faut ajouter la « dollarisation » de l'économie cubaine. Jusqu'en 1993, il était formellement interdit aux Cubains de conserver des devises américaines. S'ils en recevaient de parents de Miami ou d'un étranger locataire d'une chambre, ils devaient aussitôt les convertir. Mais aujourd'hui, le dollar est pratiquement devenue la monnaie de référence, et alors que l'immense majorité des Cubains restent payés en pesos, beaucoup de biens et de denrées alimentaires ne peuvent s'acquérir qu'en échange de dollars. Sauf à se contenter de riz et de haricots à tous les repas, il faut des billets verts. Même les médicaments et les soins médicaux de qualité ne s'obtiennent qu'ainsi.

Sachant que le salaire mensuel moyen en pesos, une fois converti en dollars, ne permet pas de s'offrir une paire de chaussures, et que les jeunes, comme partout, veulent les jeans, les baskets et les tee-shirts qu'ils voient à la télévision, on imagine le casse-tête quotidien du Cubain moyen. Pour le résoudre s'est mis en place un circuit parallèle d'argent au noir, alimenté par le détournement des biens d'Etat - tout ce qui a un peu de valeur lui appartient - et le « jinéterisme » dans son acception la plus large.

Les effets de la pénurie sur les scrupules moraux ont été observés ailleurs dans le monde. La façon dont ils se manifestent diffère selon le degré de liberté des moeurs. Dans une excellente étude sur « la Prostitution à Cuba » (l'Harmattan), Sami Tchak note que le mâle occidental, venu d'un pays où libération sexuelle ne rime pas forcément avec satisfaction, a l'impression en débarquant à La Havane de découvrir l'eldorado du plaisir. Impression confirmée par les Cubains - on trouve le même discours au Brésil - qui répètent à l'infini que leurs femmes sont les plus belles, les plus douces, les plus câlines, les plus sensuelles, etc.

De telles considérations sont généralement étrangères à la prostitution sous nos latitudes, où elle se réduit le plus souvent à l'offre de plaisirs tarifés au maximum de clients possibles. A Cuba, l'optique est différente. Beaucoup de jineteras souhaitent une liaison durable. En échange d'une aide matérielle, elles serviront à l'étranger d'accompagnatrice, de guide et de concubine pour la durée de son séjour. Le présenteront le cas échéant à leur famille, feront avec lui tout ce que peuvent faire deux personnes qui se sont rencontrées en vacances. Engageront une sorte de flirt qui s'apparente plus à la courtisanerie qu'à la prostitution pure et dure. Se comporteront en amantes.

Si l'Occidental est favorisé sur le plan financier, il ne l'est pas forcément sur les autres plans. Lorsqu'un fond de naïveté se mêle à un besoin de tendresse - disons plus simplement : lorsqu'il s'amourache - le touriste a du souci à se faire. Dans les rues de la Vieille Havane, on croise parfois des hommes mûrs tenant la main d'une Cubaine en âge d'être leur fille. Plus tard, on les retrouve dînant sur une terrasse du Barrio Chino ou dansant tendrement enlacés au son d'un orchestre. Au son des inévitables « Guantanamera » et autres « Lagrimas negras », les Havanaises le persuaderont aisément qu'il est en train de vivre l'histoire la plus romantique de sa vie, et lui s'autojustifiera en se disant qu'il arrache une malheureuse à sa détresse. C'est ainsi qu'au bout de quelque temps - un second voyage, ou peut-être un troisième, est souvent nécessaire pour entériner la décision -, certaines romances se concluent par un mariage. Le monsieur oublie qu'il s'est offert une épouse plus sensible à son pouvoir d'achat qu'au charme de ses tempes grises. L'élue, tout heureuse d'avoir décroché le gros lot, redouble d'attentions. Et les voilà lancés, bras dessus bras dessous, dans une aventure conjugale pleine d'inconnu. L'époux n'a-t-il pas bluffé sur sa situation véritable ? L'épouse s'adaptera-t-elle à sa nouvelle existence ? La neige canadienne ou la grisaille européenne ne vont-elles pas la déprimer ? L'avenir le dira souvent plus vite que prévu.

http://www.nouvelobs.com/voyages/tourisme_sexuel/dossier5.html

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